Il est important pour moi de parler du blues-post-partum car c’est ce vécu maternel qui m’a poussé à devenir psychologue, qui me captive et m’interpelle depuis de nombreuses années. C’est sur cet état, ce passage de vie que j’ai écrit, et réfléchi le plus.
Jai interrogé des professionnels, bien peu informés parfois, j’ai écouté des sages-femmes me dire ce qu’elles savaient de tout ça, j’ai recueilli les émotions de centaines de mamans, tout cela dans le but de comprendre pour transmettre ensuite ce bouillon de connaissances, partager tout ce que j’aurai appris et surtout compris.
Aujourd’hui je me lance, pour m’adresser aux mamans et futures mamans, mais aussi aux papas, aux amis curieux, aux proches. J’écris pour attirer l’oeil de professionnels de la santé en quête de connaissance. J’écris tout simplement et principalement pour mettre de l’ordre dans tous les préjugés sur cet état psychologique, qui n’est pas un trouble, à destination de ceux qui, comme moi, se posent beaucoup de questions et trouvent peu de réponses.
Alors c’est quoi le “Blues Post-partum” exactement ? C’est lié à la Dépression du Post-partum non ? Mais, et, le Baby blues c’est quoi du coup ? Il parait qu’il y a des nuances, des zones d’ombres.
Y’a ce médecin qui nous dit que c’est pas très grave, que ça passe, puis la sage-femme qui nous dit que c’est quand même bien dommage de pleurer des heures devant son bébé. Y’a cette cousine, qui a fait un baby-blues, ça avait l’air vraiment dur, et puis son bébé, à 10 mois qui ne fait toujours pas ses nuits…c’est lié à ça non ?
Ce fichu Baby Blues ? Enfin Le Blues Post-partum ou l’autre là, ah oui La Dépression Post Partum… C’est ça ?
Et voilà, tout commence là : Le bouche à oreille, le “on m’a dit que”,“il paraît”, les avis divers, qui s’opposent, se recoupent. Tout est flou.
Actuellement, le Blues Post-partum, ou Baby Blues (oui, c’est son petit nom moins effrayant), c’est avant tout un mot fourre-tout, un mot qui n’a plus trop de sens tellement il a été étiré, élargi, diabolisé par les médias et les médecins. Le Baby Blues c’est beaucoup d’incertitudes, pour (très) peu de véracité.
Le Blues Post-partum c’est aussi la représentation des tabous maternels. C’est ce vécu, éprouvé par beaucoup, mais dont personne ne parle, car on ne veut pas faire peur, alarmer. La maternité actuellement c’est une bonne dose de bonheur en surface et des maux tus, pour préserver son entourage de ce qui se joue en réalité.
Finalement, le Blues Post-partum c’est les pleurs et les peines des femmes qu’on banalise et moque presque, qu’on tait. C’est le peu de crédit qu’on donne à la souffrance des mères.
