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Syndrome de l’imposteur

Définition 

Dévoilé en 1978 par Pauline Rose Clance et Suzanne Himes, Le syndrome de l’imposteur se caractérise par un ensemble de comportements visant à invalider sa réussite, à la minimiser ou à l’attribuer à autrui ou au hasard. L’idée la plus prégnante est aussi celle de constamment tromper son entourage, comme si on était une fraude prête à être démasquée à tout moment.

Plus généralement, ces comportements visent aussi à un auto-sabotage, comme pour confirmer que l’on est incapable, nul.le. comme si la place que l’on occupait n’était pas légitime. On pense actuellement que 62% à 70% de la population serait touchée à un moment de sa vie par ce phénomène.

Les 3 axes du Syndrome de l’imposteur:

Sentiment de tromper son entourage 

Le premier axe est la base de ce phénomène : l’impression de ne pas être à la hauteur et de ne pas mériter sa place, que ce soit dans la vie professionnelle, artistique, mais aussi au sein du couple, de sa propre famille ou dans une relation amicale. On a le sentiment qu’il y a eu une erreur, que la promotion reçue ne reflète pas nos capacités, que la personne qui nous aime ne nous connaît pas au fond, que l’ami.e qui nous soutient ne sait pas réellement les failles qui nous composent.

L’idée de tromper son entourage, que les gens à qui l’on tient ne nous connaissent pas vraiment, suscite une peur constante et désagréable.

Externaliser la réussite et internaliser l’échec

Ce sentiment de tromper son entourage s’appuie sur l’erreur fondamentale d’attribution: inconsciemment, pour valider notre sentiment, on a tendance à accorder plus d’importance aux caractéristiques internes (émotions, opinion) qu’aux caractéristiques externes (les faits) en cas d’échec/d’erreur.

Dans le cas du syndrome de l’imposteur, il s’agit même de trouver des raisons internes que l’on pense rationnelles: “Si j’ai raté c’est que je ne suis bon à rien, je ne mérite pas ma place”. Mais paradoxalement, on attribue des causes externes en cas de réussite “Si j’ai réussi c’est que c’était facile ou parce que j’ai eu de la chance, je n’y suis pour rien”.
Ne pas s’attribuer le mérite qui nous revient renforce le syndrome de l’imposteur.

Peur d’être démasqué 

Enfin, cette mauvaise attribution suscite la peur irrationnelle d’être démasqué.e.

On parle de peur irrationnelle car les indices de réussite et de compétences sont bien présents, les personnes de notre entourage les perçoivent pleinement, nous sommes les seul.e.s à douter de nos capacités.

On a d’ailleurs tendance à nier les qualités qu’on nous prête, ou à s’en moquer, voire à penser que notre entourage nous ment. Il est aussi fréquent de penser en “tout ou rien” : Soit je réussi soit j’échoue, et donc de ne pas accepter que l’erreur et l’échec font partie d’un processus normal d’apprentissage. 

Cycle de l’imposteur

Ce cycle se met en place lors d’une tâche à accomplir : cette tâche va provoquer de l’anxiété ou de l’appréhension, dont il peut résulter deux comportements totalement différents, tous deux ayant pour but inconscient de justifier l’imposture : 

Procrastiner ou être perfectionniste et se donner à 200%. 

⇒ Procrastiner : on attribuera ensuite sa réussite à la chance, au hasard et autres facteur externes

⇒ être perfectionniste et se donner à 200%: on attribuera la réussite à l’effort intense (et au final non nécessaire), pour légitimer cette réussite qu’on ne parvient à reconnaître comme sienne. 

Il y a donc une erreur d’attribution à ce moment précis du cycle, comme on l’a vu avec le second axe

Cycle de l’imposteur 

Après la réussite, on va avoir tendance à nier celle-ci ou la dénigrer, ce qui va créer le sentiment de tromperie “ J’ai réussi par hasard et on me félicite… Je suis un imposteur mais personne ne le voit.” Cela conduit à une faible estime de soi car on ne récolte pas les retours positifs, nécessaires à une estime de soi importante. Cela crée alors une faible estime de soi pour les autres tâches à venir. On peut alors avoir peur de ne pas réussir à nouveau cet “exploit” qui est au final naturel et logique en vue de nos capacités. Bref, il s’agit bien d’un cercle vicieux qui se met en place de façon automatique basé sur des pensées automatiques faussées.

Exemple commun de SI
Touchant 62% à 70% de la population au moins une fois dans sa vie, on peut tous aisément trouver des traces de ce syndrome dans notre passé :
Ne vous-êtes vous jamais accidentellement levé en retard pour une journée capitale? 

Postuler à un seul cursus universitaire et donc réduire vos chances de poursuivre vos études ? 

Procrastiner au point de vous mettre en position délicate ? N’avez-vous jamais attribué votre réussite personnelle à une météo favorable, un examinateur sympathique ou autre ? Tout ceci, c’est expérimenter le syndrome de l’imposteur.

Comment mettre à distance son SI ?
Voici donc quelques clés pour réussir à vivre avec son SI, pour enfin parvenir à une réussite sans ombrages : 

⇒ Eviter les comparaisons, au sein d’un couple, d’une fratrie, de collègues mais aussi et surtout via les réseaux sociaux qui ne reflètent en rien la réalité quotidienne des personnes que l’on peut admirer. Cela vaut pour les mamans assez touchées par ce phénomène, ainsi que les artistes! 

⇒ Reconnaître ses accomplissements: Décentrer son attention de la situation, et faire une liste des accomplissements réalisés. Avoir une référence objective et quantifiable peut aider à assimiler ses propres qualités et capacités.

⇒ En parler pour lever les craintes :Si le SI se résume par la peur d’être démasqué.e, il peut être très intéressant de verbaliser honnêtement cette crainte. Cela permet de considérer ce SI pour ce qu’il est : un ressenti et non des faits avérés.

⇒ S’appuyer sur le regard des autres pour créer sa propre bienveillance : Ne pas rejeter les compliments ni les questionner, mais simplement prendre le temps de les assimiler en douceur.

⇒ Se créer une image juste de soi : Comprendre et assimiler ses qualités mais aussi ses défauts pour parvenir à externaliser ses échecs. 

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